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« L’une de mes priorités à la tête de ce département, c’est d’assurer la souveraineté alimentaire au Mali » 

Dans le cadre de la culture du coton au cours de la Campagne agricole 2021, le ministère du Développement rural et les autres départements ministériels concernés ont pris un certain nombre de mesures.

Il s’agit, entres autres :

– de l’organisation des Assises sur le coton en février 2021 ;

– de la fixation du prix incitateur d’achat du coton graine jamais égalé à 280 FCFA/kg

– du maintien de la subvention des engrais à 11 000 F CFA le prix du sac de 50 kg ;

– de la poursuite de la subvention intrants et équipements agricoles malgré la situation économique très difficile ;

La « sécurité alimentaire » est une situation qui garantit à tout moment à une population, l’accès à une nourriture à la fois sur le plan qualitatif et quantitatif. Elle doit être suffisante pour assurer une vie saine et active, compte tenu des habitudes alimentaires.

Elle dépend de nombreux facteurs :

– disponibilité (démographie, surfaces cultivables, production intérieure, productivité, capacité d’importation, de stockage, aide alimentaire, etc.) ;

– accès (pouvoir d’achat, fluctuation des prix, infrastructures disponibles, etc.) ;

– stabilité (des infrastructures, climatique, politique, etc.) ;

– salubrité et qualité (processus de transformation, transport, hygiène, accès à l’eau, etc.).

 Assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’une population reste une question complexe et un travail de longue haleine. C’est l’une des priorités de mon département et des autorités de la transition.

Pour le cas du Mali pays de grande consommation de céréale, on peut noter que la production des principales céréales est en augmentation depuis un certain nombre d’année. Elle a dépassé les 10 000 000 de tonnes de céréales à partir de la campagne agricole 2019. Si on se réfère aux normes de la FAO 214 Kg de céréales/personnes/ans, on peut dire qu’il n’y a pas de crise céréalière au Mali ; mais en faisant un lien avec la croissance démographique, on constate que des défis énormes restent à relever. Il s’agit de :

– l’augmentation soutenue de la production et de la productivité agricole ;

– l’augmentation continue des couches vulnérables à cause des effets des changements climatiques ;

– l’accès aux produits en quantité ;

– la disponibilité et l’accessibilité de certains produits.

L’approche « zones de concentration » des investissements et des activités agro-industrielles de production et de valorisation de la production agricole ou agropoles, apparaît comme l’une des stratégies les plus prometteuses. Celle-ci se traduira par la mise en œuvre d’une série d’activités cohérentes et complémentaires et une utilisation plus judicieuse des ressources. Elle intègrera l’approche filières et des chaînes de valeur et prendra en compte les vocations agricoles de chaque région.

La vision du département du Développement rural est d’assurer un rôle de catalyseur pour apporter les changements institutionnels, technologiques et économiques nécessaires au développement d’une agriculture moderne, compétitive et respectueuse de l’environnement. Cela en vue de garantir la sécurité alimentaire du pays, d’améliorer les revenus des producteurs et faire du Mali une puissance agricole exportatrice. Il s’agit de lever les principales contraintes qui pèsent sur les sous-secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, afin d’amplifier le rôle majeur que le secteur doit jouer dans le développement socio-économique du pays.

La stratégie qui sous-tend la vision s’appuiera sur deux piliers : la promotion des exploitations familiales pratiquant principalement une agriculture de subsistance et les entreprises agricoles connectées au marché. Il s’agira de développer des programmes qui visent à renforcer la résilience des exploitations familiales tout en assurant leur connexion progressive au marché à travers le développement des chaînes de valeur.

Le développement des entreprises agricoles tournées vers le marché se fera à travers la création d’agropoles de développement rural et périurbain (ADRU). Il s’agit d’accélérer la modernisation et la transformation structurelle du secteur agricole à travers la promotion d’un nouveau type d’entrepreneur agricole de taille optimale. Il s’agit également d’assurer l’appui à la mutation progressive des exploitations familiales en exploitations commerciales et le développement de partenariat avec les agro-industries afin de mobiliser les financements privés et faciliter les transferts de technologie et de compétences.

Les ADRU sont des pôles de croissance agricole avec la présence simultanée des fournisseurs d’intrants, de fabricants de matériels agricoles, des grandes exploitations, des fermes agro-industrielles, des entreprises de transformation et l’ensemble des services nécessaires au développement des synergies et des économies d’échelle. Les ADRU permettront d’augmenter très rapidement la production agricole et de créer des emplois pour les jeunes. Les objectifs des ADRU sont le développement de l’entreprenariat agricole, la transformation des productions agricoles grâce à la création d’un tissu d’unités agro-industrielles dans les principaux bassins de production et l’aménagement du territoire en concentrant les activités économiques et commerciales autour d’un noyau de villes moyennes susceptibles d’attirer et de fournir des emplois productifs aux populations des zones rurales défavorisées.

Le Conseil supérieur de l’Agriculture est un organe de concertation sur les politiques nationales de développement agricole et péri-agricole. Il a pour mission de veiller à l’application de la Loi d’Orientation agricole.

 A ce titre, il est notamment chargé de :

 •Participer à la définition et veiller à la cohérence de la politique de développement agricole ;

• Promouvoir la mobilisation des ressources et s’assurer de la pleine adhésion des populations aux objectifs de la politique de développement agricole ;

• Suivre l’évolution des grandes orientations de la politique de développement agricole et émettre des avis ;

• Délibérer sur toutes les questions d’intérêt agricole qui lui sont soumises par les acteurs du secteur agricole ;

• Adopter avant le 31 mars de chaque année, le Rapport annuel sur les mesures prises pour l’exécution de la Loi d’Orientation et sur les modalités de sa mise en œuvre.

Le Comité exécutif national de l’Agriculture a pour mission le suivi de la mise en œuvre des décisions et des recommandations du Conseil supérieur de l’Agriculture.

Modibo KEITA